La nouvelle collection, vous l’aurez compris, est portée sur l’illustration. Depuis quelques mois les tests s’enchaînent à l’atelier ! J’accorde depuis longtemps une place importante au dessin. Les carnets de croquis accompagnent mon quotidien, mes voyages. Mais pour la céramique, il faut passer de la feuille à l’objet en volume, c’est à dire totalement réapprivoiser un support souvent cylindrique et vertical.
Pour restreindre le champs des possibles j’ai décidé de me focaliser sur une technique que j’avais envie d’explorer depuis longtemps : les jus d’oxydes.
“Les émaux recouvrent le tesson comme de la peinture à l’huile, les engobes évoquent la gouache alors que les jus d’oxydes s’apparentent à l’aquarelle “.
Philippe Pirard
Pour résumer il s’agit d’oxydes colorants mélangés à de l’eau. Pour ma part j’ai décidé d’appliquer les jus d’oxydes au pinceau sur un émail, dite technique de la Majolique. L’objet est cuit une première fois à 980°C, ensuite je l’émaille comme d’habitude, puis je dessine, c’est la dernière étape avant la deuxième cuisson. Pas le droit à l’erreur sinon il faut tout enlever à l’éponge et recommencer. Le plus troublant c’est que, comme pour les émaux, les oxydes changent de couleurs à la cuisson. Il faut réussir à imaginer l’objet une fois cuit. J’aime beaucoup superposer les couches, car c’est là qu’on obtient des résultats uniques ! Ensuite l’objets est cuit une deuxième fois à 1270°C comme pour les objets de mes autres collections.
Si vous souhaitez approfondir le sujet sur les jus d’oxydes, je vous conseille d’aller voir le blog du bol, il y a un article très complet sur le sujet. Il y a aussi un super livre de Philippe Pirard, Les jus d’oxydes : Plus de 460 recettes pour les céramistes.
Pour le moment je dessine des oiseaux, des pommes, des fruits… La liste n’est pas exhaustive, je pense que les sujets vont varier avec le temps et c’est ce qui me plaît avant tout. Les résultats changent, c’est Noël à chaque ouverture de four !